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Conférence

19 sept 2002 : L'archéoastronomie et archéoastrologie en Polynésie, ces sciences tombées du C.I.E.L !

Résumé : Comme l'explique le président de C.I.E.L, l'objectif de l'association est simple : " il s'agit de faire connaître les recherches scientifiques des universitaires (la plupart américaines), mais aussi celles effectuées " sur le terrain " par des amateurs confirmés. Ces recherches mettent en relation architectures, mégalithes, arts ou techniques préhistoriques avec la position des étoiles, des lunaisons, le calendrier etc. C.I.E.L veut également rendre compte des réalités souvent totalement ignorées, des recherches faites en Polynésie. Si l'ethnoarchéologie n'est pas (encore) une science très répandue, elle n'en est pas moins au cœur de questions passionnantes." Louis Cruchet en propose d'abord une définition. Il s'agirait " d'études des sciences anciennes des étoiles ou de l'astronomie préhistorique ". En réalité, le champ de recherche est assez vaste et il serait vain de croire que les sociétés préhistoriques ou anciennes aient eu une " science " des étoiles susceptibles d'être étudiée comme on étudie l'astronomie à l'époque post-moderne. Selon l'association, " il conviendrait mieux de parler d'ethnoastronomie, dans la mesure où il est absolument nécessaire d'avoir connaissance, par l'étude de terrain, des relations faites par les sociétés étudiées entre les festivités culturelles, le calendrier, le cycle annuel et les étoiles, c'est à dire en fait entre les étoiles et leur appropriation locale.. En ce qui concerne la Polynésie, il serait vain de vouloir absolument trouver une cause astronomique à l'orientation des pierres, car la plupart des sites sont orientés en fonction d'une géographie sacrée composant avec le relief. Néanmoins de nombreuses études ont montré l'exactitude d'une telle orientation, à condition d'y adjoindre d'autres raisons que celles d'une préoccupation purement astronomique. "

 Coupures de presse :

La Dépêche du lundi 16 septembre 2000, page 58.

DES SCIENCES TOMBEES DU CIEL

Le C.I.E.L, ou CIEL, Cercle d'investigation de l'ethnoastronomie locale, association créée en 1998, et présidée par Louis Cruchet, propose au public une première conférence organisée dans ses locaux, à Papeete, 88 rue Dumont D'Urville, le jeudi 19 septembre de 17h30 à 19h30. Une bonne occasion de faire connaissance avec une science (encore) peu répandue.

Comme l'explique le président de C.I.E.L, l'objectif de l'association est simple : " il s'agit de faire connaître les recherches scientifiques des universitaires (la plupart américaines), mais aussi celles effectuées " sur le terrain " par des amateurs confirmés. Ces recherches mettent en relation architectures, mégalithes, arts ou techniques préhistoriques avec la position des étoiles, des lunaisons, le calendrier etc. C.I.E.L veut également rendre compte des réalités souvent totalement ignorées, des recherches faites en Polynésie. Si l'ethnoarchéologie n'est pas (encore) une science très répandue, elle n'en est pas moins au cœur de questions passionnantes." Louis Cruchet en propose d'abord une définition. Il s'agirait " d'études des sciences anciennes des étoiles ou de l'astronomie préhistorique ". En réalité, le champ de recherche est assez vaste et il serait vain de croire que les sociétés préhistoriques ou anciennes aient eu une " science " des étoiles susceptibles d'être étudiée comme on étudie l'astronomie à l'époque post-moderne. Selon l'association, " il conviendrait mieux de parler d'ethnoastronomie, dans la mesure où il est absolument nécessaire d'avoir connaissance, par l'étude de terrain, des relations faites par les sociétés étudiées entre les festivités culturelles, le calendrier, le cycle annuel et les étoiles, c'est à dire en fait entre les étoiles et leur appropriation locale.. En ce qui concerne la Polynésie, il serait vain de vouloir absolument trouver une cause astronomique à l'orientation des pierres, car la plupart des sites sont orientés en fonction d'une géographie sacrée composant avec le relief. Néanmoins de nombreuses études ont montré l'exactitude d'une telle orientation, à condition d'y adjoindre d'autres raisons que celles d'une préoccupation purement astronomique. "

L'archéoastronomie en Polynésie

Louis Cruchet ne manque évidemment pas d'exemples locaux. Il note ainsi que les " marae Taputapuatea, celui de Raiatea et celui de Tahiti sur le lieu-dit de la Pointe des pêcheurs à Punaauia, sont spécifiques en raison de leur orientation par rapport aux points cardinaux. Mais existe-t-il d'autres centres religieux pré-européens qui ont eu cette orientation ? C'est ce que l'archéoastronomie a démontré à Raiatea mais aussi dans d'autres archipels de la Polynésie. L' archéoastronomie a gagné ses lettres de noblesse grâce aux recherches américaines effectuées sur l'île de Pâques et en quelques rares autres archipels polynésiens comme à Ra'ivavae, toujours selon les recherches américaines. Malcolm Clark, astronome affecté à la recherche fondamentale, a effectué un travail de recherche astronomique en Polynésie française. Aidé d'Edmondo Edwards, archéologue chilien travaillant en collaboration avec le Musée des îles de Tahiti (département archéologique Te Anavaharau, Punauia), Clark effectua les relevés des sites lithiques à Raiatea et aux îles Australes (Ra'ivavae) qui ont montré dans plusieurs cas une orientation astronomique. Les résultats de ce travail ont été rapportés au département archéologique de Punaauia. A Ra'ivavae, l'orientation des cours fermées des marae n'a pas été sans relation avec le ciel, bien que la plupart ne montrent aucune relation astronomique. Sur les 39 marae à cour fermée avec " ahui " (sorte d'autel), Clark a enregistré 7 marae dont les ahu étaient orientés selon ces repères astronomiques. Le grand axe du marae de Taputapuatea passe par la pierre dressée sur laquelle étaient déposés les sacrifices apportés de l'extérieur, ainsi que les ti'i (pierre sacrée à l'effigie d'un dieu) et to'o (objets sacrés, ornés de plumes, dédiés à 'Oro). Cet axe est quasiment sur l'axe nord-sud, alors qu'à Ra'ivavae il passait à 270 °, c'est à dire par l'axe est-ouest. L'île de Pâques a fait également l'objet d'investigations astronomiques. William Liller a montré qu'un très grand nombre des structures mégalithiques de la période des moai était orienté par rapport à l'axe astronomique nord-sud alors que d'autres étaient alignés sur l'axe est-ouest. Le nombre de ces structures ne peut dépendre du hasard. Les Polynésiens ont donc eu la capacité d'ériger des lieux de culte en tenant compte de critères astronomiques, tels que l'axe nord-sud ou l'axe est-ouest.

Un calendrier solaire ?

Entre autres questions, le président de C.I.E.L en pose une relative aux connaissances astronomiques des Polynésiens qui pouvaient être utilisées pour établissement du compte des mois ou de tout autre repère servant au calendrier. " Les témoignages des premiers contacts semblaient plaider en faveur d'une observation du soleil et certaines investigations, notamment celles sous la responsabilité du navigateur Thor Heyerdahl dans les années 50, ont voulu voir dans le lithisme de l'île de Pâques de véritables pierres solaires. " Pourtant, le calendrier ne semble guère avoir été de nature solaire, en Polynésie, mais comme de nombreuses autres cultures africaines, amérindiennes ou asiatiques, les Polynésiens ont utilisé un calendrier fondé sur l'observation des étoiles, et tout particulièrement sur l'observation des Pléiades.
A Tahiti les sources de Teuira Henry témoignent en faveur de l'existence d'un calendrier qu'il conviendrait de qualifier de " pléiadien " et non de calendrier solaire, comme il en existe sous d'autres latitudes. Il est écrit que l'apparition des Pléiades marque le début de la bonne saison correspondant au mois de novembre et que leur disparition marquait l'avènement de la période sèche et fraîche correspondante au mois de mai.
Néanmoins, tout un chacun, résidant à Tahiti, peut remarquer combien il est faux de dire (ou plutôt de traduire) que les Pléiades " disparaissent " aux dates dites.

Article non signé

 

 

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